A propos de l’harmonie….
Extrait p 186
Au moment où je gare ma voiture sur la parking de l’hôpital, plusieurs centaines d’oies sauvages passent au dessus de ma tête. Elles volent si haut dans le ciel que je n’entends pas leur cris. Ce qui me frappe en premier , c’est quelles semblent savoir exactement où elles vont. Elles se dirigent vers le nord-oust, les retardataires semblant sortir du faible soleil levant de novembre, à l’est .
Je suis si ému par la noblesse et la beauté de leur vol que j’attrape un papier et un crayon et j’essaie de reproduire ce merveilleux triangle ouvert de mes griffonnages maladroits. Quelques traits suffisent… elles seront bientôt hors de ma vue.
Elles volent sous la forme d’un grand V mouvant, mais certaines avancent en formations plus complexes. Tout est mouvement. Leurs lignes plongent et remontent dans les airs avec une grâce harmonieuse, comme un étendard flottant au vent. Chacune semble trouver sa place parmi ces longs rubans mouvants.