Sur la question de l’égo …

méditation et interdépendance A propos de l’égo

Nous oscillons entre le désir et son négatif, la peur : peur que la vie nous impose ce que nous ne voulons pas, peur que la vie nous refuse ce que nous voulons, peurs conscientes et peurs refoulées se manifestant sous des formes déguisées et mensongères.

Nous vivons dans ce monde de l’égo qui est celui de l’attachement à toutes sortes de facteurs extérieurs à nous dont dépendent aujourd’hui notre bonheur ou notre malheur.

Il y a une issue, la comparaison la plus significative est celle de la vague et de l’océan. Chaque vague, si elle se conçoit elle -même en tant que vague, commence avec une naissance et finit avec une mort, lorsqu’au bout de sa course elle se brise sur le sable ou sur le rocher . Elle est née un certain jour à une certaine heure et meurt quelques minutes plus tard. Et elle est distincte de toutes les autres vagues qui la précèdent et la suivent . Si elle a conscience d’elle en tant que vague , si elle voit les autres vagues autour d’elle, elle ressent la double limite spatiale et temporelle de son existence et sait qu’elle va mourir en s’approchant de la plage. Et tout la menace : le bateau qui la fend, le ressac de la vague précédente.

Mais si nous voulons bien considérer la vague comme une expression de l’eau, de l’océan infini et éternel, la mort de la vague n’est pas une mort et l’océan n’est ni augmenté ni diminué parce qu’une vague naît ou qu’une vague meurt. Une vague conçue seulement en tant que vague n’est rien , tellement petite, tellement éphémère. Mais si, tout un coup, la vague découvre, réalise qu’elle est l’océan ( l’unique océan qui entoure tous les continents) la moindre petite vague de Saint -Raphaël ou de Trouville a le droit de dire : « J’arrose la côte du Kérala en Inde, j’entoure la statue de la Liberté à New York, je remplis le port de Papeete à Tahiti. » Et cette petite vague du mardi 11 août à 9 h 5 sait qu’elle a porté le navire de Christophe Colomb, l’Armada et les galères de Louis XIV. Toutes les vagues sont différentes mais l’eau est partout et toujours la même. Et une vague qui sait ce qu’est l’eau sait ce qu’est l’océan et sait ce que sont les autres vagues.Nous nous éprouvons trop souvent comme une vague. L’homme libéré c’est la vague qui sait de tout son être qu’elle est l’océan.

Arnaud Desjardins
Les chemins de la sagesse

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